L’éducation de l’enfant à la foi
L’un L’un des thèmes éducatifs les plus importants en termes de contenu est l’éducation de l’enfant à la foi, car elle a pour principes de lui inculquer et de façonner en lui de bonnes habitudes, d’enraciner le dogme sain dans les profondeurs de son esprit et de son coeur ainsi que de l’orienter vers les vertus louables et de les activer dans tous ses faits et gestes.
C’est en effet à cet âge que l’enfant construit sa représentation du monde et c’est à travers cette représentation qu’il définit son comportement, ses valeurs et les manières dont il interagit avec les autres. Par la suite, son bonheur dans le bas monde et le degré de sa réussite seront proportionnels à sa mise en application de cette éducation. Comme la mission de dispenser cette éducation est celle des pères et des mères, le Coran souligna ce point. Allah – exalté soit-Il – dit en effet :(Voici ce qu’Allah vous enjoint au sujet de vos enfants) [Sourate An-Nisâ : 11]..Mieux encore, le Prophète affirma cela clairement lorsqu’il dit :« Il n’y a pas de nouveau-né qui ne naisse conforme à la nature primordiale. Ce sont ensuite ses parents qui le rendent juif, chrétien ou zoroastrien », (Al-Bukhârî, 1358).
Ce hadith démontre plusieurs choses, dont les suivantes :
- La foi est innée chez l’être humain et si elle est absente chez quelqu’un, c’est pour l’un des vices qui sont présents chez l’être humain.
- Ce hadith souligne la responsabilité des parents et le grand rôle qu’ils jouent dans l’éducation.
- Il fait référence à l’influence de l’environnement sur l’éducation.
L’un des signes de la faveur que fait Allah à un être humain est qu’Il ouvre sa poitrine à la foi au début de son enfance sans que celui-ci ne nécessite d’argument ou de preuve. Par conséquent, les parents doivent s’acquitter de la meilleure manière du devoir inhérent à cette prévention, préserver la pureté de cette nature primordiale et éduquer leurs enfants selon la religion authentique dont les fondements sont les textes du Coran et de la Sunna. En outre, ils ne doivent pas se contenter de l’éducation environnementale dont les concepts sont inspirés par le milieu où l’on vit. En effet, l’Islam de l’imitation ne protège pas contre la déviation à cette époque qui se caractérise par l’ouverture et le rapprochement ni ne prémunit contre la dissolution de l’identité et la faiblesse de la personnalité.
Le coeur pur de l’enfant est un joyau brut et façonnable. Si on l’habitue au bien et qu’on le lui enseigne, il grandira en y restant fidèle et il connaîtra alors le bonheur dans ce bas monde et dans l’au-delà. De plus, ses parents ainsi que tout enseignant et éducateur partageront avec lui sa rétribution. A l’inverse, si on l’habitue au mal et qu’on le délaisse comme on délaisserait une bête, il deviendra malfaisant et il courra à sa perte. En plus de cela, le péché retombera sur celui qui était responsable de lui et son tuteur, car l’éducation la plus efficace est celle qui a lieu dans l’enfance. Si en revanche on laisse l’enfant acquérir un tempérament auquel il s’habitue puis qu’on désire l’éduquer, il sera alors difficile de le rectifier.
Il apparaît donc que l’enfant qui grandit dans une famille dont la foi est forte et qui se conforme aux préceptes islamiques authentiques imitera ses parents en toute chose et se construira ses propres notions au travers du prisme de ses parents. On trouve ainsi d’un côté des parents qui présentent les notions religieuses d’une manière sévère et rude qui aboutit à un résultat contraire à celui qui est attendu et à l’inverse on trouve des enfants qui grandissent avec des parents qui ne se conforment pas aux prescriptions religieuses. Ces enfants trouveront difficilement de l’attrait pour la religion plus tard car durant leur enfance, ils n’ont été témoin d’aucune expression religieuse. C’est pourquoi aucune aspiration à la pratique religieuse ne prendra forme chez eux.
L’évolution de la religiosité chez l’enfant
Chez l’enfant, la religion commence par une seule idée – celle de l’existence d’Allah – puis d’autres idées ne tardent pas à faire leur apparition plus tard – comme l’idée de la création, de l’au-delà, des anges et des démons. Les manifestations de l’évolution religieuse durant l’enfance se distingue par quatre particularités :
- Le réalisme ::L’enfant habille ses notions religieuses de réalisme concret et avec l’âge, il retirera progressivement cet habit et la vérité apparaîtra à lui petit à petit, jusqu’à ce qu’il la comprenne comme il se doit à l’étape de l’adolescence.
- Le formalisme :En effet, l’enfant imite les adultes dans leur adoration et leurs invocations sans en saisir le sens ou en ressentir l’élévation spirituelle. Il importe donc que l’éducateur de tirer profit du penchant des enfants à cet âge afin de les rendre familiers avec les piliers de l’Islam et ses vertus ainsi que les piliers de la foi et ses fruits.
- L’utilitarisme :En effet, l’enfant perçoit la joie de ses parents, de son instructeur et de ceux qui l’entourent lorsqu’il accomplit une adoration. Il agit donc ainsi afin de gagner leur amour, de remporter quelque chose qu’il veut ou d’éviter une punition.
- La ferveur :Par déduction de ce qui précède, nous prenons conscience de l’importance de se focaliser sur l’éducation à la foi et du fait qu’il est obligatoire les parents et les éducateurs s’efforcentsérieusement de rapprocher la foi des enfants, particulièrement à cette époque où les tentations sont devenues nombreuses et les distractions variées.
Parmi les mesures que les parents doivent prendre, il y a les suivantes : Premièrement : raviver la nature primordiale dans l’âme de l’enfant par l’apprentissage de la formule du monothéisme. Deuxièmement :conforter la croyance aux six piliers de la foi qui reposent sur l’apprentissage de l’amour d’Allah – puissance et majesté à Lui, l’amour de Son Messager – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – et l’apprentissage du Coran.
Ainsi, l’instinct religieux latent dans les âmes fait partie de ce qui aide les parents dans leur mission d’éducation à la foi. En effet, la nature primordiale comprend entre autres un instinct religieux et cet instinct, à l’instar du reste des instincts, est réfractaire à la modification et au changement mais se laisse volontiers orienter et développer, même s’il reste possible de se servir de cet instinct pour des finalités autres que laquelle il a été créé alors que l’Islam appelle à l’orienter vers la finalité pour laquelle il a été créé. (Dis : «Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu’Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d’Allah, alors attendez qu’Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers».)[Sourate At-Tawbah : 24]. De plus, il énuméra comme premier attribut des serviteurs dont Il est satisfait, l’amour qu’ils Lui vouent. Il dit en effet :(Ô les croyants ! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion… Allah va faire venir un peuple qu’Il aime et qui L’aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants, qui lutte dans le sentier d’Allah, ne craignant le blâme d’aucun blâmeur. Telle est la grâce d’Allah. Il la donne à qui Il veut. Allah est Immense et Omniscient) [Sourate Al-Mâ`idah : 54].
En plus de cela, Il affirma que le monothéisme exclusif ne peut avoir lieu qu’en vouant un amour absolu à Allah Seul lorsqu’Il dit : (Parmi les hommes, il en est qui prennent, en dehors d’Allah, des égaux à Lui, en les aimant comme on aime Allah. Or les croyants sont les plus ardents en l’amour d’Allah. Quand les injustes verront le châtiment, ils sauront que la force tout entière est à Allah et qu’Allah est dur en châtiment!…) [Sourate Al-Baqarah : 165].
Or l’adoration pour laquelle Allah nous a créés est le plus haut niveau d’amour. L’origine et l’essence du monothéisme est donc de vouer un amour exclusif à Allah Seul, ce qui est la divinisation proprement dite et même l’adoration authentique. D’autre part, le monothéisme n’est complet que si l’amour du serviteur pour son Seigneur est total, qu’il est prioritaire et plus fort à tout ce qu’il aime d’autre et qu’il juge de la légitimité de tout autre amour, de manière à ce que tout ce que le serviteur aime soit asservi à cet amour par lequel il atteint le bonheur et la réussite.
Cet amour bâti sur la foi est l’un des moyens les plus efficaces de rectifier le comportement des enfants, de raffermir leur appartenance à l’Islam et leur obéissance à Allah – exalté soit-Il – et à Son Messager – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège. Quiconque dont l’amour d’Allah et de Son Messager a été enraciné dans son coeur, est droit dans sa croyance, son adoration et ses vertus et quelle que soit sa déviation sur certains sujets secondaires et annexes et quelles que soient son insouciance et son oubli, l’amour qu’il a à l’intérieur de lui le fait nécessairement revenir sur le chemin de la droiture avec la permission d’Allah – exalté soit-Il, car l’amour est suscité par des motifs internes et non seulement externes.
La vision de l’existence que propose le dogme islamique se distingue par sa compatibilité avec la nature primordiale et la nature de l’être humain et son harmonie avec la raison saine avec laquelle elle ne s’oppose jamais. Elle se distingue également par d’autres avantages qu’on ne retrouve pas dans un autre dogme, puisque ses systèmes de pensées, de croyances, de valeurs et de lois se complètent. Etant un système de pensées et de croyances, le dogme islamique propose une explication complète du sens du début de l’existence de l’Univers, prédit son devenir et dévoile les vérités qu’il contient en son sein et au-delà. Elle propose également une explication du sens du début de la vie de l’être humain et de sa fin, puis détermine la finalité pour laquelle l’Univers fut créé et la finalité pour laquelle l’être humain fut créé afin de la réaliser. C’est ainsi qu’elle répond aux questions existentielles de l’être humain qu’il ne peut que se poser en raison de sa structure mentale, puisqu’il ne peut trouver le repos dans cette vie, en ne trouvant pas de réponses convaincantes et rassurantes à ces questions. Autrement, il vivrait dans un désarroi permanent et une inquiétude ininterrompue car il ne trouverait pas de sens à cette vie.
Les fruits de l’éducation à la foi
Celui qui est éduqué à la foi récolte un certain nombre de fruits, parmi lesquels :
- L’empressement à faire le bien, puisqu’il recherche tout ce qui le rapproche de l’agrément et de la miséricorde d’Allah.
- Le renforcement du sens du scrupule, car c’est la foi vivace qui rectifie le comportement de l’individu.
- Un désintérêt pour ce bas monde, puisque son coeur ne s’y attache pas, ni n’en fait son centre d’intérêt et la finalité de ses interactions.
- Le soutien d’Allah, puisqu’Allah – puissance et majesté à Lui – se charge des affaires de Son serviteur croyant de manière à réaliser son véritable intérêt et lui procurer le bonheur dans les deux demeures.
- Le désir de rencontrer Allah, car plus la foi du serviteur augmente, plus sa confiance en Allah, son désir de Le rencontrer et son refus de recourir aux gens augmentent également.
- La disparition des interactions négatives et la diminution des problèmes entre les individus. En effet, plus la foi augmente dans les coeurs, plus ceux-ci se libèrent de l’emprise de la passion, plus la volonté devient plus forte et incite à acquérir les vertus les plus nobles et les plus raffinées.
- L’influence positive sur les gens, puisque le croyant fort veille à s’améliorer lui-même et à améliorer ceux qui l’entourent.
- Le sentiment de quiétude et d’apaisement, car plus cette confiance découlant de la foi emplit le coeur du serviteur, plus les craintes qui terrorisent habituellement les gens se dissipent.
Les axes de l’éducation à la foi
Les parents sont tenus d’apprendre à leurs enfants ce qui raffermit leur foi, rectifie leur comportement et renforce leur sentiment d’appartenance à la communauté de Mohammed – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège. Parmi les choses qui correspondent le plus à cela, figurent les suivantes :
- Leur apprendre les six piliers de la foi et la croyance en l’universalité de la Législation Islamique et sa compatibilité avec la nature humaine, tout en veillant à éviter la mémorisation conventionnelle qui fait perdre sa substance à la foi mais plutôt à procéder d’une manière pratique qui éveille les coeurs, fait travailler les esprits et moralise le comportement.
- Eduquer les enfants à l’amour du Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège, de sa famille, de ses épouses et de l’ensemble de ses Compagnons, sans verser dans le fanatisme ni dans le dénigrement.
- Eduquer les enfants à révérer la religion, ses rites et ses expressions et les avertir de ne pas la mépriser ni de s’y montrer indifférent.
- Leur apprendre que la foi obligatoire n’est complète qu’avec des oeuvres vertueuses, que l’obéissance la fait augmenter et que la désobéissance la fait diminuer. L’éducation saine à la foi reste donc nécessaire jusqu’à ce que ses résultats en termes de valeurs, de comportement et d’adoration se manifestent.
- Enraciner la croyance au Jour Dernier dans leurs âmes et la leur faire révérer. Souligner la relation entre la rétribution obtenue ce jour-là et les oeuvres accomplies par le serviteur dans le bas monde. Celui qui était bienfaisant ira alors au Paradis et celui qui était malfaisant ira en Enfer.
- Insister sur le fait qu’Allah – exalté soit-Il – surveille les serviteurs, qu’Il les regarde et les entend et que rien de ce qu’ils font ne Lui échappe.
- Renforcer son sentiment d’être sur le chemin de la vérité, ce qui le conduira à revendiquer sa religion avec fierté et force.
Les méthodes éducatives permettant d’enraciner la foi
Il est possible de classer ces méthodes selon deux tranches d’âge, la première avant l’âge du discernement et la deuxième après.
Parmi les choses qui aident à enraciner la foi avant l’âge du discernement :
- Commenter les prénoms marquant la servitude à Allah qu’il entend autour de lui – comme ‘Abd Allâh, ‘Abd ar-Rahmân et ‘Abd al-Karîm – et tenter de lui expliquer leur sens général. Prendre le temps de lui faire écouter l’appel à la prière, de lui apprendre les formules d’évocation quotidiennes et les invocations, lui apprendre à les réciter avec assiduité et les réciter en sa présence. Lui rappeler les bienfaits dont Allah le comble, particulièrement au moment de manger puisque cela se répète tous les jours, lui apprendre à mentionner le nom d’Allah avant de manger et de Le louer après avoir terminé.
- Lui faire mémoriser certaines sourates du Coran en lui faisant comprendre que c’est la parole d’Allah – exalté soit-Il. les premières sourates qu’il doit mémoriser sont Al-Fâtihah, Al-Ikhlâs, An-Nâs et Al-Falaq. Il est aussi possible de lui faire mémoriser des poèmes et des chants religieux qui contiennent des notions ayant trait à la foi authentique que l’on enseigne aux enfants.
- Il convient de mentionner le nom d’Allah devant l’enfant lors de situations favorables et heureuses. A l’inverse, il ne faut pas lors de l’enfance que la mention d’Allah soit associée à la cruauté et au supplice. On ne doit donc pas beaucoup parler de la colère, du châtiment et de l’Enfer d’Allah – puissance et majesté à lui.
- Attirer l’attention de l’enfant sur la beauté, la solidité et la cohérence de la création afin qu’il ait conscience de l’éminence et du pouvoir du Créateur et qu’il aime Allah – exalté soit-Il – car Allah l’aime et met à sa disposition des créatures.
- Entrainer l’enfant à la bienséance et l’habituer à la miséricorde, à l’entraide et à la manière de bien parler et de bien écouter, enraciner en lui les valeurs islamiques en lui montrant le bon exemple. En vivant dans un milieu vertueux, il finit par prendre de ceux qui l’entourent tout le bien qui est en eux.
Concernant ce qui suit l’âge du discernement, on recourt en plus des précédentes méthodes à d’autres qui comportent de la méditation et de la réflexion, parmi lesquelles :
- Apprendre à l’enfant à quel point cet univers est immense, que sa création est minutieuse et qu’il est ordonné et bien achevé. Cela lui fera proclamer l’éminence et la majesté d’Allah – gloire à Lui – qui dit :(Telle est l’oeuvre d’Allah qui a tout façonné à la perfection) [Sourate An-Naml : 88].
- Lui rappeler pour quelles raisons Allah – exalté soit-Il – créa ou fit telle chose, la finalité étant qu’il aime Allah. Citons par exemple la raison pour laquelle la nuit et le jour ont été créés, la raison pour laquelle le soleil et la lune ont été créés, la raison pour laquelle les sens de l’ouïe, de la vision et du goût ont été créés, etc… Allah – exalté soit-Il – dit :(N’ont-ils pas médité en eux-mêmes ? Allah n’a créé les cieux et la terre et ce qui est entre eux, qu’à juste raison) [Sourate Ar-Rûm : 8].
- Saisir les occasions qui se présentent lors d’évènements passagers afin d’orienter l’enfant d’une manière subtile qui lui fait aimer le bien et lui fait exécrer le mal. Par exemple, lorsqu’il tombe malade, on fait en sorte que son coeur s’attache à Allah, on lui apprend à invoquer, à être optimiste et à s’exorciser. Lorsqu’on lui donne un fruit ou la confiserie qu’il voulait, nous lui demandons d’être reconnaissant pour ce bienfait et nous lui apprenons qu’elle provient d’Allah. D’autre part, il faut que les parents s’abstiennent d’enseigner à l’enfant des notions relatives à la foi lors d’évènements douloureux pour l’enfant car il ne dispose pas encore complètement de la capacité et de faculté de discernement.
- Il est nécessaire de procéder à des applications pratiques afin d’habituer l’enfant aux coutumes islamiques que nous voulons lui inculquer. C’est pourquoi l’éducateur doit par son comportement s’ériger en exemple à prendre. En effet, créer une relation entre la religion et les valeurs morales par le bais du comportement et de l’interaction rend notre éducation sincère et l’exempte du défaut d’être purement théorique.
- Tirer profit des récits à utilité morale afin de faire acquérir à l’enfant ce qu’on recherche à lui faire acquérir et de l’éloigner du reste. Pour cela, il convient d’exposer le récit d’une manière représentative et touchante, en mettant en évidence les enseignements et les valeurs contenus dans le récit. Cela peut également être fait à l’aide de chants religieux. Il est également possible de faire connaître à l’enfant le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – par le biais de sa biographie dans la finalité qu’il l’aime et qu’il lui obéisse, en insistant sur ce qui a trait à son enfance – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – et ses anecdotes avec les enfants et sa gentillesse à leur égard. Il est également utile de leur décrire comment était son apparence, de mentionner ses agissements vertueux et de raconter les récits des Compagnons, des Mères des Croyants et des membres de la famille du Prophète, qu’Allah les agrée tous.
- Etre modéré dans l’éducation religieuse des enfants et ne pas leur faire porter de charge plus lourde que ce qu’ils peuvent supporter. On ne doit ainsi pas oublier que le jeu et l’amusement sont le monde originel de l’enfant et par conséquent, sa croissance naturelle et mentale ne doivent pas être perturbés par de trop grandes contraintes et restrictions qui le privent des besoins essentiels de l’enfance. En effet, exagérer dans ce sens et critiquer abusivement l’enfant, fera de lui quelqu’un de négatif qui ressentira de la culpabilité et c’est ce qui se produit habituellement avec le premier enfant, puisque certains parents se montrent zélés dans son éducation afin d’en faire un modèle parfait.
- Il convient de laisser l’enfant agir à sa guise sans qu’il n’y ait d’intervention systématique des adultes, à condition qu’on lui prépare des activités qui lui permettent de partir à l’aventure par lui-même selon ses capacités et sa conscience du milieu qui l’entoure. Cela stimulera son amour pour la découverte et développera ses compétences.
- Le fait d’encourager l’enfant a une bonne répercussion sur son âme et l’incite à accomplir tous les efforts dont il est capable afin d’agir selon ce qu’on attend de lui. Plus on recourt à l’amour et à la récompense pour rectifier le comportement de l’enfant, plus il est susceptible d’acquérir un comportement équilibré. De plus, il est nécessaire d’aider l’enfant à connaître ses droits, ses devoirs, ce qu’il est correct de faire et ce qu’il n’est pas correct de faire, et de lui faire prendre conscience de sa dignité et de son importance, le tout avec discipline et en s’abstenant de le gâter.
- Enraciner le respect et la vénération du Noble Coran dans le coeur de l’enfant afin qu’il ressente qu’il est sacré et qu’il se doit de s’en tenir à ses commandements. Ceci doit être fait d’une manière naturelle et attrayante qui fait savoir à l’enfant que s’il excelle dans la récitation du Coran, il atteint le degré des anges. Il doit aussi être habitué à se conformer aux règles de bienséance de la récitation – comme prononcer les formules de l’isti’âdhah, de la basmallah, respecter l’exemplaire du Coran dont on lit et écouter respectueusement lorsque quelqu’un d’autre récite. On doit également habituer l’enfant à écouter des versets du Coran car cela augmente ses connaissances linguistiques et l’encourage à lire. Il est aussi possible de lui enseigner l’exégèse de certains versets qui comportent des concepts relatifs au dogme parmi les sourates qu’il mémorise comme Al-Fâtihah, Al-Ikhlâs, Al-Falaq, An-Nâs et de souvent lui réciter des histoires tirées du Coran de manière simplifiée et compréhensible, en veillant à les répéter et à varier le style.
- Il est possible de mettre à profit le jeu de questions réponses, en veillant à faire contenir dans les questions des renseignements que nous voulons faire parvenir et à ce que les questions soient en quelques mots concis. Les questions réponses doivent être adaptées à l’âge de l’enfant et à ses capacités mentales et lorsqu’il en est ainsi, elles jouent un rôle important dans l’apprentissage des valeurs et des vertus louables à l’enfant et à l’amélioration de son comportement.
- Il est possible mettre à profit l’apprentissage à travers le loisir du coloriage lorsque les formes à colorier renvoient à des notions en rapport avec la foi l’on fait varier à chaque foi. Il est également possible que cet apprentissage se fasse par le biais de concours qui peuvent être divers et variés et il est préférable que ces concours soient visuels car les enfants sont attirés par ce qui bouge et interagissent facilement avec.
- Expliquer à l’enfant certains hadiths en rapport avec le dogme ou du moins une partie de ces hadiths d’une manière adaptée à son niveau intellectuel, simplifiée, attractive et concise de façon à ce que son esprit y soit réceptif. Il est également possible d’instruire un enfant par la répétition de formules qui font augmenter la foi afin qu’il s’en imprègne puis s’en serve spontanément plus tard. Parmi ces formules, il y a par exemple « Allah a décrété et a fait ce qu’Il a voulu », « Remets-t’en à Allah » ou « Allah a pouvoir sur toute chose ». Il est également possible que l’enfant – avec l’aide de ses parents ou de l’éducateur – décore sa classe et sa chambre avec des expressions et des phrases exprimant sa foi, comme par exemple : « Je suis musulman », « J’aime mon Seigneur » ou « Les Piliers de la Foi ». Ce sont en effet là par leur répétition des moyens éducatifs qui ont un impact sur sa pensée.
- Apprendre à l’enfant que personne n’échappe à l’épreuve. En effet, Allah éprouve tous les gens par des malheurs et des calamités. On doit aussi lui apprendre qu’Allah – exalté soit-Il – ne décrète une chose que pour une raison suprême, que l’utilité et la nuisance proviennent d’Allah et que la miséricorde d’Allah précède Sa colère. On doit lui expliquer qu’après une détresse, il y a toujours une issue favorable et que cela est une loi qui a cours depuis toujours. On doit faire accroître son aptitude à s’attendre à du bien de la part d’Allah, ce qui est en soi une adoration. On le convainc alors que le choix d’Allah est meilleur que les choix que l’on fait pour nous-mêmes et que l’être humain n’a qu’à se parer de patience, à user des causes légiférées afin de faire face à ces malheurs, à se montrer satisfait et à mettre sa rétribution en dépôt auprès d’Allah. Enfin, on doit apprendre à l’enfant à ne pas se passer de l’invocation car elle est toujours pour le serviteur un négoce gagnant.
Les moyens à mobiliser pour l’éducation
Parmi les moyens les plus importants qui aident à enraciner la foi dans l’âme de l’enfant, citons :
- Le bon exemple :Le bon exemple est un de ces moyens les plus importants, les plus efficaces et qui ont le plus d’impact sur l’âme de l’enfant. D’ailleurs, le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – attira l’attention sur l’importance du bon exemple dans la vie de l’enfant. En effet, ‘Abd Allâh ibn ‘Âmir – qu’Allah l’agrée – dit dans un hadith : Ma mère m’appela un jour alors que le Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – était chez nous et elle me dit : Viens ‘Abd Allâh afin que je te donne quelque chose. Le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – demanda : « Que veux-tu lui donner ? » Elle répondit : Je veux lui donner des dattes. Il dit alors : « Si tu ne lui avais rien donné, cela aurait été compté comme un mensonge proféré par toi », (Abû Dâwûd, 4991). Dans une autre version du hadith, le Prophète dit : « Celui qui dit à un garçon viens que je te donne quelque chose et ne lui donne rien, profère un mensonge », (Ahmad, 9624). Le bon exemple est donc un moyen efficace et le hadith attire l’attention sur l’importance de la véracité, plus spécifiquement avec les enfants.
- L’exhortation sincère :Il y a plusieurs manières de prodiguer une exhortation, soit de manière directe comme cela se fait habituellement, soit à l’aide de paraboles, soit enveloppée à l’intérieur d’un récit, soit sous la forme d’un dialogue, ou autrement. De plus, nous devons impliquer l’enfant dans l’exhortation qu’on lui prodigue afin qu’il ne s’ennuie pas.
- L’incitation et la dissuasion : Ou bien la récompense et la punition. Il s’agit là d’un moyen qui fait entrer en jeu l’émotion, puisqu’il s’adresse directement à la nature primordiale de l’être humain qui aime et recherche ce qui est utile et déteste et repousse ce qui est nuisible. Ce moyen doit être utilisé avec justice, à bon escient et modérément. En effet, comme l’enfant a une âme délicate et fragile, il ne convient pas de l’effrayer et de le terroriser, car l’impact sur son âme peut être l’inverse de ce qu’on attend. C’est pourquoi on doit faire prévaloir l’incitation, puisqu’à cet âge l’enfant a plus besoin d’être incité que d’être dissuadé.
- L’entraînement, l’habitude et la pratique :Habituer l’enfant à s’efforcer de satisfaire Allah – exalté soit-Il, à Le craindre, à faire preuve de pudeur à Son égard, à s’en remettre à Lui à tout moment et à être convaincu que toute chose dépend d’Allah, lui fait acquérir de la force et de la solidité qui lui serviront à résister face à n’importe quel malheur. Cela lui fait également acquérir une satisfaction de son état et une certitude qui apaiseront son coeur et réjouiront son âme.
- La répétition : C’est un moyen dont la science et l’expérience témoigne de l’efficacité dans l’apprentissage de la science et de sa persistance dans l’âme de l’être humain.
- Le dialogue et la discussion :perceptionsLe dialogue avec l’enfant élargit le champ de ses perceptions et lui ouvre l’horizon de la connaissance, mais il est nécessaire de respecter l’avis et la personne de l’enfant, de l’écouter convenablement et de converser avec lui dans le calme afin que le dialogue avec l’enfant soit un échange réussi et efficace permettant de l’éduquer et de l’orienter.
- Le livre : Il est extrêmement important qu’il y ait une bibliothèque contenant des livres qui conviennent aux besoins de l’enfant en termes de science, de culture et de foi. Il est bon qu’elle soit variée – qu’on y trouve des articles sonores, visuels et numériques – et qu’elle contienne une collection de récits, car le récit est un moyen éducatif efficace et important. Or on trouve dans la biographie du Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – et de ses Compagnons – qu’Allah les agrée – un grand nombre de récits utiles.
- La technique moderne et les moyens éducatifs : Ce sont des outils qui participent à diffuser des idées, à les faire adopter par l’enfant et à les lui rendre accessibles afin qu’il puisse les comprendre et les assimiler, en particulier lorsque ces idées et ces principes sont exposés d’une manière remarquable et avec des couleurs attirantes qui maintiennent l’attention de l’enfant et le rendent réceptif.
- Les dispositions innées : Il existe plusieurs dispositions chez l’enfant dont il est possible de tirer profit comme le jeu, l’entraide, l’imitation, etc… Par le moyen du jeu, l’enfant peut explorer le monde qui l’entoure et exprimer ses idées et ce qu’il pense. Il est possible d’utiliser cela afin de clarifier ce qui est vrai concernant la vie et l’univers et d’enraciner des valeurs morales dans l’âme de l’enfant en usant d’un style simple et adapté. Par conséquent, être observateur et tirer intelligemment profit des situations et des évènements afin de conseiller et d’orienter, laisse un fort impact sur l’âme de l’enfant.
- L’invocation : L’invocation est la preuve que le serviteur a besoin de Son Seigneur et qu’il espère Sa grâce. Allah incita Ses serviteurs à invoquer et Il leur promit de les exaucer lorsqu’Il – exalté soit-Il – dit :(Et votre Seigneur dit : Appelez-Moi, Je vous répondrai)[Sourate Ghâfir : 60].Par ailleurs, l’invocation est un des moyens les plus efficaces permettant à l’éducateur de parvenir à sa finalité éducative. Ce moyen fut utilisé par les meilleurs éducateurs qu’étaient les prophètes d’Allah – qu’Allah les couvre d’éloges et les protège – afin de rester fidèles à la foi et au monothéisme. Allah – exalté soit-Il – dit :(Et (rappelle-toi) quand Abraham dit : Ô mon Seigneur, fais de cette cité un lieu sûr, et préserve-moi ainsi que mes enfants de l’adoration des idoles.) [Sourate Ibrâhîm : 35].
- La représentation et l’imitation : L’enfant aime imiter par nature. On doit alors lui donner l’occasion de jouer – par exemple – le rôle de l’imam d’une mosquée qui prie et récite le Coran, ou bien le rôle d’un prêcheur qui se lève et prononce un discours, ou bien le rôle d’un instituteur qui explique et enseigne, etc… Ceci aide à imprimer les concepts religieux dans son esprit et à ce qu’il ait la considération qui est due pour ces fonctions.
Les qualités que doit avoir l’éducateur
- La miséricorde et la douceur : L’éducation ne produit pas ses fruits tant qu’elle n’est pas accompagnée de la douceur qui lui fait gagner les coeurs au moyen de la miséricorde. Prenons l’exemple d’Al-Aqra’ ibn Hâbis qui, en voyant le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – embrasser Al-Hasan et Al-Husayn, dit : J’ai dix enfants et je n’ai jamais embrassé l’un d’entre eux. Le Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – lui répondit alors : « Il n’est pas fait miséricorde à celui qui ne fait pas miséricorde », (Al-Bukhârî, 5997). Le Prophète dit également :« Le Tout-Miséricordieux fait miséricorde aux miséricordieux. Faites miséricorde à ceux qui sont sur la terre et Celui qui est au ciel vous fera miséricorde », (Abû Dâwûd, 4941).
L’indulgence et le pardon : Notre maître – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – possédait cette vertu à la perfection. Parmi ce qui le démontre, il y a ce que rapporte Anas ibn Mâlik qui dit : Je marchais en compagnie du Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – qui portait un manteau de Najrân au bord rugueux. Un bédouin le rattrapa et le tira tellement fort par le manteau qu’en regardant la clavicule du Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège, j’y vis la trace que le bord rugueux du manteau avait laissé suite à cet agrippement agressif. Puis cet homme dit : Ô Mohammed, ordonne que l’on me donne de la richesse d’Allah que tu détiens. Le Messager d’Allah se retourna vers lui, sourit et ordonna qu’on lui donne quelque chose (Al-Bukhârî, 5809).
Parmi ce qui est aussi rapport avec l’indulgence et le pardon, il y a le verset où Allah – exalté soit-Il – dit : (Accepte ce qu’on t’offre de raisonnable, commande ce qui est convenable et éloigne-toi des ignorants) [Sourate Al-A’râf : 199]. Pour que l’indulgence soit une réalité, le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – exhorta à ne pas être en colère et défendit de se mettre en colère. Il est en effet rapporté dans un hadith authentique qu’un homme dit au Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège : Recommande-moi quelque chose. Il répondit : « Ne te mets pas en colère » et répéta cela à plusieurs reprises (Al-Bukhârî, 6116).
- La patience : L’éducateur doit se parer de patience et ne pas se montrer impatient lorsqu’il éduque et instruit des enfants. Il ne doit en effet pas se montrer impatient d’avoir des résultats et d’atteindre ses objectifs pour ne pas être gagné par le désespoir et ressentir un sentiment d’échec. Un éducateur sans patience est tel un voyageur sans provisions.
- L’équité : Si on introduit une distinction entre deux enfants sans raison claire, l’implication diminue et l’harmonie disparait parmi les enfants que l’on éduque. L’iniquité ne s’introduit pas dans quelque chose sans le rendre mauvais.
- La loyauté : L’éducateur doit être sincère et loyal dans sa relation avec l’enfant qu’il éduque, car la loyauté est un attribut des messagers qui ont quelque chose à transmettre et elle est une condition nécessaire pour un travail bien fait et réussi.
- La piété : Celui qui craint Allah, Allah lui facilite son affaire d’une manière à laquelle il ne s’y attendait pas. La piété va donc de pair avec la facilitation, le succès et la réussite dans le bas monde et dans l’au-delà.
- La sincérité : Si l’oeuvre n’est pas accomplie pour Allah, elle est alors refusée à son auteur qui aura enduré pour rien fatigue et peine.
- La science : Elle éclaire la voie du présent et du futur. Par contre, elle fait défaut à l’ignorant, voilà pourquoi celui-ci gâche son présent et ruine son futur.
- La sagesse : Lorsque l’éducateur place toute chose à l’emplacement qui lui est dédié, alors il obtiendra des résultats et son éducation produira des fruits. La mission de l’éducateur est donc d’accéder à l’âme de l’enfant et de servir de cet accès afin de l’orienter et de l’éduquer.
- Croire en l’efficacité du travail éducatif : L’éducation est un don mental et spirituel, et celui qui ne croit pas en l’efficacité de ce processus éducatif ne peut faire ce don.
- Le perfectionnement : L’éducateur doit veiller à perfectionner ses compétences et ses capacités afin d’atteindre le niveau qui lui permet de faire ce type de don.